Patrimoine / Histoire & légendes / Vallée de Campan

Publié le par Bagnères de Bigorre


Histoire
- Le peuplement de la vallée de Campan est très ancien. On n'y trouve pas de mégalithes (menhirs,
dolmens, alignements), sans doute parce que les hommes du néolithique préféraient le piémont aux hautes vallées au climat âpre et rude.
La toponymie révèle une influence proto-celtique à l'âge des métaux. On ne connaît pas le premier peuple historique, probablement distinct des Bigerri de Tarbes. On sait par son onomastique qu'il était de culture aquitanique. Certains auteurs y voient les Campons, un peuple aquitain de localisation inconnue, qui aurait pu laisser son nom à la vallée. Mais Campan vient plus raisonnablement d'un domaine romain nommé campanus. Pendant la Guerre des Gaules, Jules César délègue à son lieutenant Crassus la conquête du sud de la France actuelle. César viendra lui même visiter les vallées au cours de sa huitième campagne.
Un marché situé à Bagnères de Bigorre (Vicus Aquensis) favorisait les échanges entre les agriculteurs de la plaine de l'Adour et les bergers de la montagne. Les laines des troupeaux tissées par des artisans locaux fournissaient la matière première des bigerri vestes, capes en laine blanche ou brune, chaudes et amples, qui avaient un tel succès qu'elles étaient connues jusqu'à Rome.
Les Romains explorent toutes les vallées. Ils trouvent à Bagnères de Bigorre les prémices de thermes qu'ils vont développer et agrandir. Dès la protohistoire, les effets curatifs des eaux thermales chaudes jaillissant de la montagne étaient reconnus. Les Romains vont améliorer les établissements thermaux qui serviront pendant toute la période gallo-romaine. Les travaux de captation d'eaux, près de la fontaine de Salies et réalisés en 1728, mirent à jour deux autels votifs aux nymphes, dont l'un est perdu aujourd'hui.
Sous la paix d'Auguste, célébrée par Virgile, un autel monumental portant inscription fait sans doute partie d'un temple dédié à la divinité impériale. La mention suivante y est gravée en latin : « A la divinité d'Auguste, cet autel a été élevé par Secundus fils de Selembo en son nom et au nom des habitants du Vicus Aquensis ». Cet autel est aujourd'hui visible dans les thermes.
Mais les anciennes divinités avaient aussi leurs adorateurs. Sur des autels de marbre retrouvés dans la vallée, on voit gravés les noms d'Agheion, qui trônait sur le Pic de Bassia, et de Baïgorrixo, dieu des fontaines rouges (sources d'eau ferrugineuse).
Le succès de ces bains n'est pas troublé par les aléas de l'histoire. Alaric, roi wisigoth, entame les travaux d'un canal portant son nom et irrigant les plaines de la vallée de l'Adour. Au Moyen-Âge, le Prince Noir vient à Bagnères ; quelque temps plus tard, Rabelais fait de même. Montaigne a « soumis les eaux au verdict de sa vessie ». Madame de Maintenon, Tournefort (le père de la botanique), Parny et Lamartine y font quelques séjours. Ramond, rendu célèbre par l'affaire du collier de la Reine, viendra se réfugier en vallée de Campan ; écrivain et naturaliste (notamment en botanique), il a contribué à faire connaître les Pyrénées et a découvert seize espèces nouvelles dont une fleur très rare qui porte son nom : la Ramondia Pyrenaica.




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