Retour aux traditions : échanger son blé contre du pain à l'année

Publié le par Bagnères de Bigorre

C'était au temps des grands-pères à béret et de leurs carrioles tirées par un cheval. Au temps des habits du dimanche et des cols empesés pour la messe. Au temps des râteaux-fane. Autant dire au temps de la préhistoire pour beaucoup. Ce n'était pas si loin pourtant : ce temps où un agriculteur pouvait échanger son blé contre du pain à l'année. L'idée était bonne, simple, saine.

Elle a perduré jusqu'à nos jours, mais le déclin était très net : « ça se faisait beaucoup autrefois et dans toutes les fermes. Maintenant, c'est un peu tombé en désuétude. » remarque Jean-Louis Cazaubon, le président de la chambre d'agriculture.

Jusqu'à présent, l'échange blé/pain se faisait suivant une chaîne précise : l'agriculteur confiait son blé à un organisme de stockage, qui le faisait passer à un meunier et la farine était livrée au boulanger. Le boulanger, enfin, distribuait son pain à l'agriculteur, tout au long de l'année. Le tout sous le regard vigilant du service des Douanes. Les problèmes pour les Douanes, c'est que cette comptabilité agricole et boulangère était un peu lourde. Du coup, on passe à une convention en bonne et due forme.

À présent donc, l'agriculteur, qui le souhaite, pourra échanger contre son pain, trois quintaux de blé par an et par personne : en échange, il recevra sa consommation annuelle en pain. La comptabilité sera assurée par les stockeurs, avec l'aval des douanes.

fidéliser une famille

« L'initiative revient aux boulangers. » souligne Jean-Louis Cazaubon. « L'intérêt pour le boulanger est de fidéliser une famille. Cela permet aussi de valoriser le boulanger en tant qu'artisan du pain. Pour l'agriculteur enfin, c'est une démarche qualitative de son produit et c'est une bonne chose pour tout le monde. »

Si un agriculteur souhaite bénéficier du système, il suffit qu'il s'adresse à son boulanger ou au syndicat départemental de la boulangerie.

Ce type d'action s'inscrit directement dans les notions de développement durable et ne peut que véhiculer une image positive de l'agriculture.


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