Croix gammées dans un collège

Publié le par Bagnères de Bigorre

 Xavier Darcos, a vivement réagi aux tags racistes découverts à Agde. (Maxppp)
Des inscriptions racistes et antisémites ainsi que des croix gammées ont été peintes à la bombe sur les murs du collège René Cassin d'Agde (Hérault) dans la nuit de mercredi à jeudi. Aucun cours n'a été dispensé jeudi et les élèves ont été priés de retourner chez eux. L'affaire a bien évidemment suscité de nombreuses réactions d'indignation. Une enquête a été ouverte.
Un établissement scolaire évacué puis fermé dans la matinée, 400 élèves renvoyés chez eux: le collège René Cassin d'Agde dans l'Hérault connait une rentrée agitée. Jeudi matin, une quarantaine de croix gammées, une dizaine d'injures et inscriptions à caractère raciste ont été découvertes sur les murs du préau du bâtiment, a annoncé le recteur d'académie, Christian Nique. Ce dernier a décidé qu'aucun cours n'aurait lieu afin d'éviter que les enfants ne se trouvent confrontés à ces tags ou qu'ils ne les diffusent à l'aide de leur téléphone portable. Les croix gammées, parfois hautes de plus d'un mètre, ont été peintes à la bombe sur les murs et les portes du collège dans la nuit de mercredi à jeudi. Aucune effraction n'a été constatée et il semble que les individus aient escaladé les grilles d'accès à l'établissement.

"Une sorte de crime contre l'humanité"

Outre les croix gammées, des inscriptions racistes couvraient les murs, les portes et les escaliers du collège: "Mort aux arabes", "Fuck Islam", "W.P." (pour "White power"), "Sieg Heil", "Heil Hitler" ou encore "White Front 34", surmonté d'un logo ressemblant à la célèbre virgule de la marque Nike. Ce dernier tag semble être la signature du groupe, 34 étant le numéro du département de l'Hérault. Selon les premiers éléments de l'enquête, ces actes ont été commis par des adultes. Les inscriptions sont nombreuses et de grandes dimensions, tracées assez haut et dans des endroits parfois peu accessibles, a précisé Xavier Darcos, qui a très vite réagi. Alors qu'il inaugurait une école européenne à Strasbourg, et avant de se déplacer à Agde pour rencontrer l'équipe éducative, il a "condamné avec la plus grande fermeté ces actes de vandalisme à caractère raciste, antisémite et xénophobe".

"Je voudrais dire que ces inscriptions viennent profaner un lieu qui n'est pas comme un autre, une école où par définition s'expriment des valeurs de tolérance, de respect, d'humanité et cette profanation est une sorte de crime contre l'humanité dès lors qu'elle se fait dans l'enceinte de l'école", a ajouté le ministre de l'Education nationale. Xavier Darcos a rappelé les polémiques nées autour de la décision de Nicolas Sarkozy sur la lecture de la dernière lettre de Guy Môquet et sur l'enseignement de la Shoah en CM2. "On voit que le travail pour lutter contre l'ignorance, source de ces formes de barbarie ou de provocation ne doit pas cesser", a-t-il affirmé. Xavier Darcos a précisé qu'une plainte avait été déposée.

Série noire

Ces inscriptions - qui interviennent quelques temps après la mise à sac d'une salle de prière musulmane à Meyzieu (Rhône), l'agression d'un musulman à Guyancourt et celle d'un jeune juif à Paris et la diffusion de vidéos antisémites sur le site Dailymotion - ont fait vivement réagir les associations. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) a annoncé qu'il porterait plainte également et a demandé au ministre de l'Education nationale des "mesures effectives et conséquentes pour éradiquer ce fléau de nos écoles". SOS Racisme a embrayé le pas en portant plainte également. Dominique Sopo, porte-parole du mouvement, a dénoncé et déploré ces actes dégradants, demandant à la police ainsi qu'au parquet d'agir afin de retrouver les responsables de ces agissements à caractère raciste et antisémite".

Le secrétaire national à l'égalité du Parti socialiste, Faouzi Lamdaoui, a exprimé lui aussi son indignation face à ces "nostalgiques du IIIe Reich" et a demandé au gouvernement de "lutter avec davantage de fermeté contre les groupuscules d'extrême-droite qui s'attaquent de plus en plus ouvertement aux symboles de notre république". L'enquête est menée par le commissariat d'Agde et le service départemental de l'information générale (SDIG), sous l'autorité du parquet de Béziers. Les inscriptions, quant à elles, devaient être effacées dans la journée et les cours devraient reprendre vendredi matin.


Publié dans Faits divers

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